[Alegas] Mes Critiques en 2025

[Mark Chopper]

sinon il faut attendre selon moi 1936 pour avoir une vraie relance qualitative.

Oui, et après ça les progrès sont fulgurants.

EDIT : De Renoir, il faut mater Les Bas-fonds en priorité.

[Alegas]

Mr. Majestyk (Mister Majestyk) de Richard Fleischer
(1974)

Film très sympathique que voilà, je ne m'attendais pas spécialement à grand chose étant donné que, dans la filmographie de Bronson de l'époque, on peut trouver du bon comme du mauvais, mais là) en l'état c'est une bonne pioche. C'est assez surprenant de voir Richard Fleischer réaliser un film qu'on pourrait qualifier de petit film d'action 70's, mais ça démontre une nouvelle fois le côté touche à tout du bonhomme, car clairement ici on a vraiment pas l'impression de voir un film qui serait réalisé par le mec qui avait signé Soylent green l'année précédente. On a un pitch qui cache bien son jeu sur la première demi-heure, avec Bronson en propriétaire de plantation de pastèques qui engage des immigrés pour bosser, ce qui ne plaît pas aux rednecks du coin. A partir de là, je m'attendais à ce que ça parte dans un délire avec Bronson obligé de prendre les armes pour défendre ses employés, mais au final ça va dans une direction assez inattendue avec le héros en prison qui va se mettre à dos un mafieux. Ça peut paraître un peu improbable sur le papier, mais en réalité ça marche bien à l'écran, et le fait que le script soit souvent inattendu (sauf peut-être sur le dernier tiers plus classique) joue clairement en faveur du métrage.

Et puis ça fait du bien de voir un Bronson movie qui garde les pieds sur terre et ne part pas dans quelque chose de trop extravagant côté violence et action. Ici on reste dans quelque chose d'assez réaliste, avec une violence sèche et souvent rapide, d'ailleurs la première rencontre avec les rednecks, puis l'embuscade du bus, sont des séquences qui donnent bien le ton du film. Là où j'ai été moins convaincu, c'est dans le côté jeu du chat et de la souris une fois que Bronson est libéré et que le mafieux cherche à le buter. Je m'attendais à quelque chose de plus ludique, avec des jeux de situations, mais finalement ça reste assez sage avec les bad guys qui jouent l'intimidation avec les pastèques puis les potes de Bronson. Heureusement, la dernière partie du film rattrape un peu cet écueil, avec une course-poursuite réussie et un duel final qui ne manque pas d'idées (j'aime bien la façon dont le héros fait en sorte que les mecs sortent de leur cachette un par un). Le rythme est efficace, ça passe tout seul, et côté réal ça se tient bien même si ce n'est pas forcément le travail formel le plus abouti de son réalisateur. Ce n'est pas un grand film, mais ça possède clairement un capital sympathie évident, et dans les films que Bronson a fait dans les 70's c'est clairement celui que je préfère so far.

6,5/10

[Alegas]

The Suicide Squad de James Gunn
(2021)

Un film dont l'existence est assez improbable quand on y pense : c'est censé être la suite mais aussi le reboot d'un film sorti seulement cinq ans plus tôt et qui s'est fait défoncer dans les règles par la critique et le public, c'est censé être un film jouant dans le même univers que celui lancé chez Snyder, tout en essayant de créer son propre délire, et enfin c'est le film d'un James Gunn à l'époque désavoué par Marvel, et qui en profite donc pour aller chez le concurrence directe . Un projet très bizarre donc et qui, sans surprise, n'aboutit pas sur une réussite, mais pour autant ça a quand même des qualités, et je peux comprendre l'engouement qu'il y avait eu à sa sortie : car même si je ne suis pas client de tout, ça fait plaisir de voir Gunn imposer son ton dans des productions DC qui étaient alors dans un tout autre registre.

Déja, j'aime bien comment Gunn s'affranchit du film d'Ayer en zigouillant dès les premières minutes la quasi totalité de l'équipe. Un geste sûrement un peu gratuit et provocateur, mais qui a le mérite de dire d'emblée que ça ne sera pas la même chose, et surtout qui pose l'humour assez efficace du réalisateur : fini les blagounettes pas drôles d'Aquaman ou des autres récentes productions DC, ici c'est drôle sans pour autant tourner en dérision les personnages, et en plus ça marche bien avec le concept de la Suicide Squad (le passage où ils tuent tout le monde dans un camp avant de comprendre que c'étaient leurs alliés, et donc des innocents, je ne m'y attendais pas dans un blockbuster US ). Après, c'est dommage que Gunn n'aille pas au bout de son concept, et je n'aurais pas craché sur un film qui se passe complètement des assets du précédent film (on sent bien d'ailleurs qu'il ne sait pas trop quoi faire avec Harley, et la sépare donc du groupe pendant la majorité du récit), mais j'imagine qu'il a dû faire avec la Warner, et Margot Robbie était alors l'un des rares éléments appréciés du DCEU.

Sinon le film se suit sans ennui, c'est clairement limité du côté des enjeux et des bad guys, mais Gunn arrive à contrebalancer ça avec une vraie dynamique de groupe et un travail d'écriture sur les persos qui rappelle ce qu'il avait fait sur le premier Guardians of the Galaxy (peut-être même un peu trop avec le perso du requin qui est un simili Groot). En soi, le film est fun et pas mal foutu, mais le fait est qu'à la fin je savais que le métrage n'allait pas longtemps me rester en tête. C'est certes un peu mieux que la production super-héroïque moyenne qu'on se tape depuis plusieurs années, car là au moins on sent qu'il y du cœur à l'ouvrage et que ce n'est donc pas fait en mode automatique (c'est peu dire que c'est bien meilleur que le Ayer, là au moins les persos existent à l'écran), mais ça n'empêche pas un côté vain à l'arrivée. Ceci dit, maintenant que j'ai vu celui-là, ça me donne un peu plus d'espoir pour son Superman, car je me dis que si on laisse à Gunn les coudées franches pour faire ce qu'il veut, il y a peut-être moyen d'obtenir un meilleur film que celui-ci.

5,5/10

[Alegas]

The white buffalo (Le bison blanc) de John Lee Thompson
(1977)

Critique rapide sur celui-ci car c'est vraiment pas terrible du tout. Pourtant, il y a un potentiel : une reprise des thèmes de Moby Dick, transposés dans un western enneigé, avec un vieux héros (Wild Bill) et un indien qui doivent apprendre à se connaître pour tuer un gigantesque bison blanc, le tout dans une ambiance souvent proche du fantastique et de l'horreur, il y avait vraiment de quoi avoir un truc bien. Malheureusement, c'est une production De Laurentiis à une époque où le bonhomme est coutumier des productions faites à l'arrache, et c'est clairement le cas ici avec un budget qu'on devine beaucoup trop bas pour les ambitions du projet, et un script qui aurait sûrement mérité quelques semaines de travail supplémentaire. Le film n'est pas inintéressant en soi, notamment parce qu'il est un peu unique en son genre, mais le résultat est beaucoup trop bancal, voire nanardesque pour convaincre réellement.

Formellement, c'est assez misérable avec un J. Lee Thompson qui essaye de faire ce qu'il peu avec les moyens du bord. Si le film est à peu près potable dans les moments intimistes ou dans le suspens (l'attente avant le combat final), ça se gâte dès qu'il y a de l'action : les charges du bison, censées être des climax d'épouvante, s'avèrent involontairement drôles, la faute à une animatronique (pas certain que ce soit vraiment une, mais on s'en approche) qui se contente de faire toujours les mêmes mouvements d'une seconde à l'autre , et un montage cache-misère qui finit de rendre les séquences incompréhensibles. C'est un peu mieux sur l'aspect humain du métrage, mais comme dit plus haut on sent que ça aurait mérité plus de peaufinage, car là on achète difficilement la relation entre les deux héros, qui du coup ne décolle jamais, et c'est pas aidé par le fait que, à mon sens, Bronson est ici une sacrée erreur de casting, jamais il ne me donne l'impression d'incarner le vieux vétéran qui tente de se faire oublier. Encore une fois, ça a le mérite d'être une petite curiosité, mais clairement les rares points positifs se font engloutir par l'amas de défauts.

3,5/10

[Alegas]

Pretty woman de Garry Marshall
(1990)

Classique de la comédie romantique 90's que je n'avais pas revu depuis facile plus de vingt ans, je m'attendais à le revoir sacrément à la baisse mais en réalité ça se tient toujours bien . Alors c'est clairement pas du grand cinéma d'un point de vue formel, on pourrait même parler de mise en scène téléfilmesque tellement ça n'a aucune personnalité et que tout est fonctionnel au possible (faut voir aussi le CV du réal et du chef op' ), mais le fait est que je pardonne aisément ce défaut ici car tout le reste marche au point qu'on oublie que l'enrobage visuel n'est pas terrible. Ce simili Cendrillon à Los Angeles entre une prostituée au grand cœur et un riche homme d'affaire qui doit revoir ses priorités de vie, j'achète complètement. C'est bien écrit (sans être exceptionnel, ça fonctionne très bien), les personnages sont attachants jusque dans les seconds rôles (le patron de l'hôtel, le patron de l'entreprise sur le point d'être rachetée) et surtout l'histoire d'amour est vraiment touchante avec une belle balance entre l'aspect dramatique et humoristique.

Encore une fois, rien de révolutionnaire dans une formule qui reste sur des rails, mais il y a une réelle efficacité qui marche d'ailleurs encore aujourd'hui, et on comprend comment le métrage a pu être catalogué si vite dans les comédies romantiques les plus emblématiques de la fin de siècle. Si le film arrive à passer l'épreuve du temps, c'est sans aucun doute en grande partie grâce à son duo d'acteurs : Richard Gere arrive à faire oublier ses limites habituelles de jeu, et Julia Roberts irradie le film de sa présence, pas étonnant qu'elle soit devenue une star planétaire grâce à ce rôle, d'autant qu'elle est magnifique de surcroît. Alors clairement, c'est pas un film pour cyniques, il y a un côte conte de fée contemporain complètement assumé, mais c'est bien fait, contrairement à bon nombre de productions qui tenteront de copier la formule dans les années suivantes, jusque dans la filmo de son propre réalisateur.

7/10

[Alegas]

Bat★21 (Air Force Bat 21) de Peter Markle
(1988)

Un film dont je n’avais jamais entendu parler avant de creuser un peu plus la filmo de Gene Hackman, et sans crier à la pépite oubliée c’est quand même cool de tomber sur ce petit film plutôt efficace. Je ne vais pas le survendre : c’est une bobine qui a des défauts évidents, mais dans le genre film d’action en contexte de guerre du Vietnam c’est pas trop mal et ça se regarde gentiment. Le pitch est intriguant avec ce haut gradé pas habitué à la réalité des combats (le mec joue au golf entre deux réunions d’état major) qui va se retrouver au milieu d’un territoire ennemi suite à un crash, et qui va n’avoir pour seul allié qu’un vieux pilote à la marge de manoeuvre très limitée, un postulat de base qui tient bien la route sur la longueur, on est vraiment dans du film de survie tendance action. La première demi-heure n’est pourtant pas très engageante, ça a beaucoup de mal à décoller, l’écriture des personnages n’est franchement pas folle au premier abord, et la mise en scène s’avère particulièrement limitée dès qu’il y a de l’action (de loin le gros défaut du métrage, la scène du crash ou celle du premier bombardement c’est pas fameux du tout et ça fait très cheap), mais heureusement une fois que les enjeux se mettent en place (en gros quand il y a la menace du napalm qui force Hackman à se rendre rapidement à un point B) ça devient nettement plus intéressant.

Le film est assez inégal, tout ce qui touche au personnage de Danny Glover dans sa base a tendance à tirer le film vers le bas, mais par contre la relation qui se tisse entre lui et Hackman, et surtout le voyage de ce dernier dans une jungle hostile, le forçant à devenir un meilleur officier (il va apprendre à valoriser une vie humaine), viennent contrebalancer pour un résultat plutôt convaincant. Le film a même quelques séquences sympathiques : celle où Hackman tue sans le vouloir un père de famille, la rencontre sur le pont avec le gamin, le climax aux abords du village. Encore une fois, ça ne transforme pas l’ensemble en quelque chose de grandiose, mais ça permet de délivrer un minimum la marchandise attendue. La grande qualité du film, c’est le duo principal qui a une réelle alchimie alors qu’ils ont finalement très peu de scènes réellement en commun, et sans surprise Hackman assure dans un rôle de mec pris au piège qui va devoir compter sur sa débrouillardise (l’utilisation du golf pour coder les transmissions). D’ailleurs, je me suis demandé en cours de film si ce rôle ne lui avait pas permis de décrocher celui qu’il aura plus tard dans Behind enemy lines, car c’est vraiment le même pitch, avec Hackman qui joue cette fois le rôle opposé. En bref, un film d’action pas particulièrement mémorable mais qui arrive à remplir en bonne partie son objectif divertissant, ce qui est déjà pas mal.

6/10

[Alegas]

Troll 2 de Claudio Fragasso
(1990)

J’avais vu la vidéo Chroma sur ce film donc je savais à peu près à quoi m’attendre qualitativement, par contre j’avais complètement oublié les détails qu'évoquait Karim Debbache et donc j’ai pu découvrir la bobine sans avoir en tête toutes les subtilités nanardesques. Debbache l’explique bien mieux que moi dans son hilarante vidéo, mais on est bel et bien en face d’un nanar en puissance, un truc complètement loupé du début jusqu’à la fin, mal joué, mal réalisé, qui n’arrive même pas à se tenir à son simple concept au point d’en changer les règles toutes les dix minutes. Mais voilà, comme parfois avec ce genre de films, il y a une magie qui se crée, et ici c’est le cas car ça a beau être nul à un niveau stratosphérique, ça arrive à en être passionnant car on a envie de voir jusqu’où le film va aller dans la connerie.

Lister tout ce qui ne va pas, et qui crée du comique involontaire, serait trop long et gâcherait la surprise, mais clairement on quitte le film avec plusieurs scènes en tête, à l’image de cette intro qui pose tout de suite le niveau de mise en scène, le personnage du grand-père qui est une énigme scénaristique absolue , ou encore ce moment complètement WTF avec le gamin qui va, pour empêcher sa famille de manger de la bouffe empoisonnée, se mettre à uriner sur les aliments devant eux (“You can’t piss on hospitality !” ). Entre ça, le jeu d’acteur où chacun se croit dans un film différent (mention spéciale à la sorcière qui essaye de rendre hommage aux rôles les plus hallucinés de Nicolas Cage ), le message anti-végétarien WTF, et la réalisation tout ce qu’il y a de plus approximative, c’est assez délicieux à regarder, et nul doute qu’on y prendra plus de plaisir une bière à la main, et avec quelques potes autour de soi. Un film terriblement naze donc, genre gros accident artistique, mais duquel on peut en tirer un certain plaisir.

1/10

[Alegas]

Hellraiser : Hellworld de Rick Bota
(2005)

Les critiques se suivent et se ressemblent depuis quelques épisodes d’Hellraiser . Grosso modo on est sur un délire équivalent au précédent, sentiment d’autant plus fort que les deux films ont été tournés en même temps pour permettre de faire des économies sur un budget déjà ridicule à la base. Comme d’habitude, on se tape un script qui semble avoir été récupéré au hasard d’une grosse pile de scénarios laissés de côté, et sur lequel on ajoute à l’arrache Pinhead (qui est là même pas cinq minutes et qui balance des répliques aléatoires) et la Boîte pour faire style c’est du Hellraiser . Ici le pitch est complètement naze, avec une histoire de jeunes accros à un jeu vidéo utilisant le lore d’Hellraiser (idée méta jamais pleinement exploitée par ailleurs, idem pour le fait que ce soit un jeu en ligne), et qui se voient invités à une soirée liée au jeu et dans laquelle il va se passer évidemment des choses étranges.

Avec cet opus, on a déjà une orientation qui vire plus vers le torture porn, sans doute parce qu’à l’époque la saga Saw commençait à faire des émules, mais c’est peu dire que le métrage est radin en gore, là encore le budget minuscule se fait ressentir. On a encore aussi cette tendance à vouloir faire un labyrinthe psychologique en guise de récit, sauf qu’on sent bien que c’est plus le résultat d’un script qui ne sait pas où aller que d’une réelle intention artistique , et comme le précédent on finit par regarder l’ensemble dans un état second tant ça ne raconte rien. La seule réelle curiosité du film, c’est d’avoir deux noms connus au casting : Lance Henriksen d’un côté (le pauvre, qu’est-ce qu’il fout là ? ) et un tout jeune Henry Cavill (ça fait bizarre de se dire que huit ans plus tard ce gringalet allait incarner Superman), sinon le reste c’est du nobody qui joue mal. Et formellement, sans surprise, il n’y a rien de notable, quasiment tout le film se passe dans une seule et même maison, et chacune des scènes sont tournées à l’arrache, et assemblées dans un montage particulièrement foutraque. Clairement, avec ces opus réalisés par Rick Bota, on touche le fond du fond. Allez plus que deux films et normalement je pourrais retrouver un épisode qui ressemble enfin à quelque chose de potable .

0/10

[Jed_Trigado]

J'avais prévenu.

[Alegas]

Et je vois que le prochain a la pire moyenne de la saga sur Letterboxd, je sais vraiment pas à quoi m'attendre.

[Jed_Trigado]

Perso, je me suis arrêté a cet épisode, je suppose qu'il y a encore moyen de gratter la fosse septique a la pelleteuse.

[Alegas]

The Bad Guys 2 (Les Bad Guys 2) de Pierre Perifel
(2025)

Une suite ne s’imposait pas forcément, mais dans les films d’animation US récents c’est clairement l’un de ceux qui le méritaient, d’autant qu’il y avait matière à grimper en ambition dans le côté caper et action movie. Et c’est effectivement le cas avec ce second volet un poil au-dessus du premier qualitativement, encore une fois c’est pas spécialement débordant d’originalité côté script avec une histoire aux directions assez prévisibles, mais à côté de ça le métrage va tellement à cent à l’heure qu’on ne s’emmerde jamais, et c’est clairement un divertissement très bien mené. On a donc le groupe de héros qui ne se fait complètement à la vie de good guys, et vont donc être tenté de trouver un juste milieu en aidant les flics à résoudre une affaire. A partir de là, c’est une grosse aventure bien rythmée qui commence, avec quelques surprises (le groupe de filles rencontré en chemin) et surtout des séquences assez monstrueuses en termes d’action, genre celle du catch, la poursuite d’introduction, ou le combat sur la passerelle de la fusée, c’est aisément le haut du panier de cette année cinéma.

En plus, cette suite a passé un cap en termes d’ambition visuelle : on sent que le budget est plus confortable et que l’équipe a pu peaufiner encore plus le métrage. Cela se fait au prix d’une perte d’une certaine simplicité visuelle qu’avait le premier opus, mais ce qu’on y gagne est sans appel : ça fourmille de détails, l’animation cartoon est encore plus poussée (aidé par un casting vocal toujours aussi bon), le travail de lighting nettement plus mis en avant (superbe scène du décollage de la fusée), le découpage de l’action est très travaillé, bref c’est un régal pour les yeux. Franchement y’a pas grand chose à redire sur ce film qui est un exemple de divertissement nickel, fun et bien rythmé, à la limite le seul regret que j’aurais serait que ça manque d’une gros scène d’arnaque bien marquante, mais c’est aussi parce que le film assume un côté nettement plus action/aventure désormais, et vu la fin ça sera encore plus accentué dans un potentiel troisième volet (j’ai déjà hâte de voir ça).

7,5/10

[pabelbaba]

On n'a pas vu une telle unanimité depuis OUATIH. Je pense qu'on tient le film des 20s.

[Alegas]

Thunderbolts* de Jake Schreier
(2025)

Pour le coup je ne pige pas trop le relatif enthousiasme qui a accompagné la sortie de ce film. Même autour de moi ça parlait du meilleur Marvel depuis longtemps, mais bon cette formule on l’entend facilement tous les deux ans depuis plus de dix piges et à la découverte c’est la confirmation que c’était encore une fausse alerte. Que le métrage possède des ambitions narratives à la base, notamment en décidant de prendre à revers l’approche qu’on pourrait attendre de lui, c’est un fait, mais à l’arrivée c’est quand même un film qui donne l’impression de sortir de la même usine que les autres. Du coup, on a beau avoir en guise de héros une bande de laissés pour compte, un propos sur la dépression, et une construction scénaristique qui essaye au maximum de refuser l’action spectaculaire (le climax final notamment est plus émotionnel qu’autre chose), il y a quand ce sentiment de n’en avoir pas grand chose à faire qui domine, notamment parce que le film échoue complètement à rendre son histoire intense.

Alors bon, ce n’est pas complètement la faute du film, et c’est encore une fois une belle démonstration des limites du format épisodique à la Marvel, avec par exemple des personnages qui sont soit issus de séries qu’il faut avoir mater pour comprendre leurs origines, soit des seconds rôles souvent anecdotiques de films précédents (et ça comprend la sœur de Black Widow, qu’on présente ici comme dépressive à cause de la mort de cette dernière, on y croit pas une seule seconde vu qu’on ne l’a pas revu depuis X films). On en a pas grand chose à faire de ces protagonistes, et le film semble complètement se foutre de certains, à l’image de cette meuf capable de se rendre invisible et qui n’a aucun arc narratif, ou encore cette scène où on fait revenir un perso sauvé de Black Widow pour… le tuer sans sommation après cinq minutes de présence à l’écran . Mais c’est aussi la construction narrative et les enjeux tout ce qu’il y a de plus classique qui viennent aussi ternir le tableau : ça a beau être en substance une histoire qui raconte comment des gens brisés peuvent se reconstruire, on a quand même des blagues à la con, une overdose d’humour qui ne marche pas, des séquences d’action jamais intéressantes, une narration poussive (l’intro pose le niveau avec le perso qui raconte sa vie en voix-off ), et un climax final à base de ville à sauver (surtout que ça essaye de faire écho au premier Avengers, ce qui n’est pas vraiment une bonne idée).

Bref, derrière la façade, c’est toujours le manque flagrant d’originalité qui prime, et l’énième impression de revoir toujours le même film, chose pas aidée par la forme encore une fois particulièrement transparente. A la limite, du film, je sauve tout ce qui touche à Sentry, et j’aurais presque envie de dire que le sujet central de la bobine, ça aurait dû être lui, avec tout ce propos autour des héros que l’on crée de toute pièces pour au final les transformer en monstre, c’est autrement plus passionnant que le Captain America bis bis qui dort mal parce qu’il regardait son smartphone pendant qu’il gardait son gosse . C’est pas un film honteux, on sent qu’il y a des envies pertinentes derrière, mais encore une fois les bonnes intentions ne font pas tout, surtout chez Marvel où le produit fini est plus une succession de décisions d’exécutifs qu’autre chose : l’utilité première de cette bobine, c’est de préparer un peu plus le terrain pour un nouveau Avengers, et pas autre chose.

4,5/10

[Alegas]

The day the Earth blew up : A Looney Tunes movie (Daffy et Porky sauvent le monde) de Peter Browngardt
(2024)

Petit cartoon sympathique que voilà, et qui, comme Coyote vs Acme, a failli ne pas voir le jour puisqu’il faisait partie des fameux films mis de côté par la Warner pour être rangés sur une étagère. Heureusement, ça a été racheté, et c’est cool de voir une petite bobine comme ça sortir car même si c’est loin d’être un grand film, ça respire la sincérité et ça possède un vrai amour pour l’univers traité, ce qui est déjà beaucoup. Le pitch est plutôt cool avec cette histoire de body snatchers via un chewing gum infecté, le tout avec un subplot où Porky et Daffy doivent trouver le financement pour restaurer leur maison d’enfance et ainsi la protéger de la destruction. Rien de révolutionnaire dans ce script, et on pourrait même penser, à raison, que c’est balisé sur bien des aspects, mais le fait est que ça fonctionne, et autant je ne suis pas convaincu par la tournure que prend l’intrigue sur le dernier tiers (en gros quand on comprend les réelles motivations du bad guy), autant j’aime bien toute l’évolution du lien entre Daffy et Porky, avec l’un qui doit apprendre à accepter son côté looney dans les bonnes situations pendant que l’autre doit comprendre qu’il faut parfois lâcher prise.

C’est fun, bien rythmé, aidé par une durée relativement courte, c’est juste dommage que, côté humour, les meilleurs gags sont concentrés dans la première demi-heure (je retiens surtout les deux montages : celui avec l’enfance du duo avec le fermier, et celui de la recherche de boulot qui est hilarant ). Le reste est drôle, mais il y a clairement une baisse d’intensité, notamment dès que Petunia entre en scène. Visuellement c’est plutôt joli, on sent que le budget est limité avec finalement peu d’éléments animés en même temps, mais j’ai envie de dire que ça colle avec l’approche Looney Tunes telle qu’on la conçoit en tant que spectateur, l’important est que l’animation des persos soit nickel, et c’est le cas ici. Pas forcément un film que je reverrais, mais ça fait clairement le taf le temps d’une courte séance.

6,5/10