[Alegas] Mes Critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Amour - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 29 Oct 2012, 23:21

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Amour de Michael Haneke

(2012)


Et encore un film qui se rajoute à la très longue liste des Palmes d'Or non méritées. Comme d'habitude, on est pas en face d'un film totalement mauvais, mais forcément ça fait doucement sourire de voir une telle œuvre acclamée par les critiques pendant qu'un film comme Lawless se fait joyeusement descendre de façon bien gratuite. Car en plus, force est de constater qu'un tel film est parfaitement calibré pour la récompense suprême avec un réalisateur déjà primé, un casting ayant déjà fait ses preuves à Cannes, un bon petit sujet intimiste et une forme que l'on a déjà l'impression d'avoir vu mille fois tant elle recopie le cliché même du film d'auteur. Le sujet avait pourtant du potentiel, avec cette vision réaliste et troublante des derniers jours d'un vieux couple dont l'amour va être mis à rude épreuve par la cruelle vieillesse, mais c'est véritablement la forme que lui donne Michael Haneke qui ne colle pas du tout. Car autant sa mise en scène colle parfaitement aux œuvres glauques sur la violence dont il est capable (Funny Games bien sur, mais aussi Le Ruban Blanc sur un contexte plus subtil), autant ici on a réellement l'impression qu'il devient aussi vieux que les personnages qu'il filme.

Plans-séquences fixes interminables rarement justifiées (on retiendra seulement celui avec le jeu de son du robinet et surtout celui qui marque la finalité du couple), rythme terriblement lent, voire même des scènes qui tentent vainement d'instaurer un sens dans un récit qui n'en a nullement besoin (le pigeon), Amour se révèle être finalement profondément ancré dans l'auteuriste cinématographique à la française (on pense souvent à du Dumont, ça veut tout dire), dont l'aspect théâtral envahissant l'empêche d'être aussi touchant et universel qu'il aurait pu l'être. Et si Jean-Louis Trintignant, excellent, est captivant dans son rôle de retraité fou d'amour, Emmanuelle Rivas prouve qu'elle est aussi bonne actrice qu'à ses débuts dès qu'elle se met à parler (d'ailleurs elle se prend encore une fois une bonne baffe dans la tronche, un hommage à Hiroshima mon amour ? :eheh: ), et je ne parle même pas de Isabelle Huppert qui n'a jamais été aussi mauvaise. Un film au récit intéressant donc, mais clairement limité sur la forme. Encore une Palme d'Or que tout le monde aura oublié d'ici dix ans.

NOTE : 5/10
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Skyfall - 9/10

Messagepar Alegas » Mar 30 Oct 2012, 16:01

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Skyfall de Sam Mendes

(2012)


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Le meilleur film de l'année 2012 serait-il un James Bond ? Improbable mais pas totalement impossible. Skyfall, 23ème film d'une saga vieille d'un demi-siècle, avait clairement de quoi susciter l'attente, notamment par la participation de Sam Mendes (cinéaste confirmé qui avait pourtant tout à prouver pour ce qui est de filmer l'action) et de Roger Deakins (directeur photo attitré des frères Coen) qui prouvait une véritable volonté d'évolution et de maturité. Pour la première fois, un film James Bond allait être dirigé par un réalisateur talentueux et totalement improbable. Et même si les premières images avaient de quoi réconforter les plus sceptiques, il y avait toujours cette peur justifiée de se retrouver un face d'un film calibré par ses producteurs, ne cherchant à n'être rien d'autre qu'un divertissement honorable. Pourtant, en plus de se révéler être le meilleur film de la saga, Skyfall surprend véritablement en s'imposant comme l'un des films les plus marquants de cette année, l'énième épisode d'une longue saga devenant un exemple ultime de ce que le divertissement d'action peut offrir de mieux dans l'industrie cinématographique d'aujourd'hui, tout en restant fidèle aux principes propres à la saga d'origine et de ses principes.

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Car Skyfall est véritablement le James Bond fantasmé par beaucoup durant ces dernières années, un épisode qui se trouverait entre la nostalgie assumée des codes de la saga (hélas trop souvent oubliés) tout en affichant la dimension résolument moderne que Casino Royale avait su implanter définitivement. On peut ainsi voir le film comme une sorte de bilan, de constat d'une saga qui, après cinquante ans, se remet totalement en question concernant son avenir. Beaucoup reprocheront à Skyfall d'avoir l'apparence d'un reboot, voire même de son absence de continuité vis à vis des deux derniers films (mais depuis quand la continuité est importante dans un James Bond ?), et pourtant la grande force du métrage est véritablement dans son intention de faire table rase du passé sans jamais l'oublier. Ainsi, là où Casino Royale et Quantum of Solace présentaient un jeune chien fou profondément impulsif, Skyfall présente James Bond comme un vieil espion fatigué et meurtri, une vision qui colle parfaitement au visage particulier de Daniel Craig. Certes, la volonté n'est pas nouvelle (on l'avait déjà vu dans Never Say Never Again avec un Sean Connery vieillissant), mais la grande nouveauté vient de cette profondeur psychologique jamais autant mise en avant sur le personnage. James Bond, pour la première fois de son histoire, devient un véritable personnage tragique avec des sentiments (là où Casino Royale ne le montrait qu'en apparence), un passé (seulement évoqué dans certains épisodes comme Goldeneye) et surtout des doutes vis à vis du monde auquel il appartient.

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Ainsi, dès la séquence d'introduction et le sublime générique, Mendes nous présente Bond comme un héros vulnérable, capable de douter du système qu'il protège, notamment via sa relation avec M, storyline centrale du métrage et point d'orgue de ce qui, jusque là, était seulement suggéré dans les six derniers épisodes (comprenez la relation mère/fils). Et là encore, le film touche au génie quand il s'agit de rendre encore plus dense cette approche inédite, notamment via le bad guy qui se révèle être certainement le plus réussi de la saga sur de très nombreux points. Javier Bardem, non content de prouver encore une fois qu'il est l'acteur idéal pour ce genre de rôle (comme dans No Country for Old Men, il dégage une crainte et une ampleur toute particulière), est ici aidé par une écriture géniale, faisant de son personnage à la fois un vecteur de danger mais aussi de questions pour le personnage de James Bond. Sorte de Némésis imprévisible qui projette au spectateur l'image de ce que pourrait devenir Bond s'il suivait ses impulsions, Silva est aussi le moyen pour Mendes de créer une tournure inattendue à son film, notamment via une séquence londonienne où l'on sent un véritable héritage d'un film comme The Dark Knight, mais aussi et surtout un climax final ultime en Écosse, de loin la meilleure séquence du métrage et certainement la plus osée de toute l'histoire de la saga, qui permet au film par une écriture habile de se détourner de la technologie contemporaine pour retourner aux sources de la saga et du personnage. Une approche résolument nouvelle donc, mais qui n'oublie jamais de quoi elle découle.

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On assiste donc au grand retour du personnage de Q qui devient, pour la première fois, un élément essentiel du récit, mais Skyfall est aussi le témoin de retrouver l'essence première de James Bond, ce qui est flagrant lors de la première apparition de la DB5 (soutenue par le thème de John Barry) mais aussi lors des deux dernières minutes du métrage, véritable profession de foi d'une saga prête à faire un grand pas en avant et qui place donc la barre très haute pour le prochain opus. Mais la véritable innovation de Skyfall vient aussi de sa forme, car en prenant le duo Mendes/Deakins, la saga Bond prend enfin la décision de faire appel à des véritables penseurs du langage cinématographique, et forcément la différence se voit comme le nez au milieu de la figure. Car non content d'offrir une mise en scène lisible, compréhensible et inspirée qui fout une raclée monstrueuse à la majorité des blockbusters sortis ces dernières années (le combat en plan-séquence à Shangaï ou encore la présentation originale du personnage de Bardem par le point de vue de Bond), Skyfall est en plus certainement le plus beau film de l'année sur le plan pictural, Roger Deakins arrivant à marier son identité visuelle à l'exotisme bondien tout en le renouvelant pour offrir au spectateur des séquences à la limite de l'expérimentation visuelle (Shangaï, la lande écossaise en flammes).

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Si on rajoute en plus le casting impeccable, de Daniel Craig (qui offre là sa seconde performance marquante de l'année après le Millenium de David Fincher) à Judi Dench en passant par Javier Bardem, Ralph Fiennes et Ben Whishaw (qui campe un fabuleux Q), et une composition musicale de Thomas Newman excellente soutenue par une chanson-titre qui colle parfaitement à l'intention du métrage, on obtient avec une facilité déconcertante le meilleur épisode de la saga. Et là encore, le plus surprenant est de voir à quel point Skyfall, claque cinématographique monstrueuse et inattendue, a tout pour s'imposer comme le film le plus réussi de l'année.

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NOTE : 9/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Hannibal » Mar 30 Oct 2012, 16:22

Bon ben là, c'est obligé, tu récoltes un triple!

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Mark Chopper a écrit:La mode des années 2010 consiste à faire des suites de merde qui permettent de réévaluer des purges.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Scalp » Mar 30 Oct 2012, 16:23

Et moi j'ai pas d'approved sur mes critiques des Bond ?? :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Hannibal » Mar 30 Oct 2012, 16:24

Me cherche pas toi! :eheh:
Mark Chopper a écrit:La mode des années 2010 consiste à faire des suites de merde qui permettent de réévaluer des purges.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Mar 30 Oct 2012, 16:30

Tin ben moi jme ralie a milk et killbush la dessus , alors ouai y a plein de qualiter technique incontestable ( la photo ok , mais perso moi j ai surtout apprecie le decoupage-montage a l'ancienne ) , par contre en te lisant jme rend compte qu'il y a bcp de chose qui finalement depende des attentes et de l'impacte emotionel , car j'ai pas l'impression d'avoir vue le meme film :mrgreen:

enfin on enfonce des porte ouverte, mais c'est pour ca qu on aura tous des top 10 different a la fin de l'annee :wink:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Criminale » Mar 30 Oct 2012, 17:37

:super: :super:

D'accord en tout point avec toi.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Pathfinder » Mar 30 Oct 2012, 17:40

Très belle critique qui donne bien envie de voir le film!
Qui garde mon fils???
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Millennium Actress - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 01 Nov 2012, 01:01

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Millennium Actress de Satoshi Kon

(2001)


Légèrement déçu par cette troisième découverte du cinéma particulier de Satoshi Kon. En regardant Millennium Actress, je retrouve finalement les mêmes défauts que je reproche à son Paprika, deux films qui, derrière un récit et une forme d'une ambition rare dans le domaine de l'animation, se révèlent beaucoup trop cérébraux et ont donc peine à émouvoir. Dans le cas du film présent, tout fonctionne durant la première demi-heure, avec une émotion perceptible (la scène du quai), des personnages attachants (j'adore les deux journalistes) et des transitions qui relèvent du génie visuel, mais dès que la fiction (via les films et les rôles interprétées par l'actrice) entre en jeu, le métrage se perd véritablement, la folie visuelle prenant rapidement le pas sur la cohérence émotionnelle, laissant donc le spectateur sur le bas-côté pour finalement le rattraper au dernier moment, sur les quinze dernières minutes. Car le final de Millennium Actress résume parfaitement le chef-d’œuvre qu'aurait pu être le film, que ce soit cette séquence lunaire où un tableau vient mettre un point final sur un espoir futile, ou alors ce dernier envol d'une fusée qui prend un sens métaphorique prenant, et cette ultime réplique, "The part I really loved, was chasing him". Juste magnifique. Un beau film qui avait le potentiel d'être beaucoup plus, dommage.

NOTE : 7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Alegas » Jeu 01 Nov 2012, 14:14

BILAN OCTOBRE 2012


Films vus :

240 : Indiana Jones And The Temple Of Doom, Steven Spielberg, 1984, Blu-Ray VOST : 8,5/10
241 : Savages, Oliver Stone, 2012, Ciné VOST : 8/10
242 : Le Cercle Rouge, Jean-Pierre Melville, 1970, DVD VF : 8/10
243 : Moonrise Kingdom, Wes Anderson, 2012, Blu-Ray VOST : 6/10
244 : Streamers, Robert Altman, 1983, DVD VOST : 2/10
245 : Indiana Jones And The Last Crusade, Steven Spielberg, 1989, Blu-Ray VOST : 8/10
246 : Fisherman's Fire, Ahn Chul-yeong, 1939, DVD VOSTA : 5/10
247 : La Solitude Du Chanteur De Fond, Chris Marker, 1974, Ciné VF : 4/10
248 : Ted, Seth MacFarlane, 2012, Ciné VOST : 7,5/10
249 : Happy Feet, George Miller, 2006, Blu-Ray VOST : 8/10
250 : Happy Feet 2, George Miller, 2011, Blu-Ray VOST : 7,5/10
251 : Casablanca, Michael Curtiz, 1942, Truc VF : 8/10
252 : Barking Dogs Never Bite, Bong Joon-ho, 2000, Truc VOST : 6,5/10
253 : Gycklarnas Afton, Ingmar Bergman, 1953, Ciné VOST : 4,5/10
254 : Le Magasin Des Suicides, Patrice Leconte, 2012, Ciné VF : 2,5/10
255 : Modern Times, Charles Chaplin, 1936, Ciné VOST : 8,5/10
256 : Bachelorette, Leslye Headland, 2012, Ciné VOST : 3,5/10
257 : Beyond Therapy, Robert Altman, 1987, DVD VOST : 1/10
258 : Indiana Jones And The Kingdom Of The Crystal Skull, Steven Spielberg, 2008, Blu-Ray VOST : 4/10
259 : Amour, Michael Haneke, 2012, Ciné VF : 5/10
260 : Skyfall, Sam Mendes, 2012, Ciné VOST : 9/10
261 : Millennium Actress, Satoshi Kon, 2001, Truc VOSTA : 6/10
262 : The Housemaid, Im Sang-soo, 2010, Truc VOST : 5,5/10
263 : Stateless Things, Kim Kyung-mook, 2012, Ciné VOST : 2,5/10



Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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La Beauté du mois :

Harriet Andersson (La Nuit des Forains)

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Housemaid (The) - 5/10

Messagepar Alegas » Lun 05 Nov 2012, 09:27

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The Housemaid de Im Sang-soo

(2010)


Première intrusion personnelle dans le cinéma d'Im Sang-soo, et autant dire que je m'attendais clairement à quelque chose de plus marquant. Remake d'un classique du cinéma coréen qui avait fait beaucoup de bruit à l'époque dans sa façon de présenter une société coréenne décadente, The Housemaid est un film qui part d'emblée avec un défaut pour le moins gênant, celui de toujours chercher à justifier son existence. Ainsi, là où le film original chamboulait une industrie qui commençait tout juste à comprendre les possibilités qu'offrait son indépendance, ce remake se révèle non pas inutile mais certainement bien moins pertinent sur le propos. Ainsi, on traite d'un sujet qui se veut polémique mais dont tout le monde en Corée connaît l'existence (à savoir le profond fossé creusé entre les classes ouvrières et les fortunés du pays), tout en saupoudrant d'un ton qui se veut choquant mais se montre bien plus racoleur qu'autre chose.

C'est d'autant plus dommage que la première moitié du film fonctionne parfaitement, avec une certaine tension entre cette servante et les habitants de la maison dans laquelle elle travaille, mais dès que le personnage de la belle-mère fait irruption, le récit devient franchement lourd et tombant souvent dans la facilité. Alors oui, le traitement de la servante, entre victime muette et ouvrière indignée, est plutôt intéressant, mais le final qui la transforme en martyrs se révèle plus ridicule qu'autre chose, avec un changement de ton qui rappellera à certains le jusqu'au boutisme du cinéma de Park Chan-wook, en nettement moins réussi. Niveau mise en scène, certains reprocheront le côté m'as-tu vu du métrage, avec une photographie léchée et des mouvements de caméra harmonieux là où il y en a pas forcément besoin, mais en l'état, cette vision colle parfaitement avec le milieu décrit, et cela donne des compositions de plans vraiment très réussies. Une déception donc de la part d'un film dont j'en attendais sûrement beaucoup trop, reste à voir le film original pour déterminer si ce remake est vraiment raté ou s'il est tout simplement une réadaptation fidèle.

NOTE : 5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Lun 05 Nov 2012, 09:38

La conclusion hystérique m'avait coupé toute envie de découvrir d'autres films de cet auteur.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Alegas » Lun 05 Nov 2012, 11:16

Ouais hystérique c'est le mot qui décrit le mieux cette scène. Limite j'avais honte pour le réal en la voyant.
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Stateless Things - 0/10

Messagepar Alegas » Mer 07 Nov 2012, 18:50

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Stateless Things de Kim Kyung-mook

(2011)


Horrible, certainement l'une des pires séances de ma vie en plus d'être le film coréen le plus détestable que j'ai pu voir jusque là. Premier long-métrage d'un réalisateur qui, pour je ne sais quelle raison, a particulièrement tapé dans l’œil des programmateurs du festival du film coréen. Choisir de privilégier le cinéma coréen côté auteur soit, mais sérieux, pourquoi avoir choisi ce cinéma qui sent à plein nez la volonté de faire du vide pour du vide, le tout sur une ambiance entre un film hardcore de Larry Clark avec des ados tout droits sortis d'un Gus Van Sant. Une histoire divisée en deux parties, la première, filmée à la shaky-cam de façon grossière, s'intéressant à un réfugié nord-coréen travaillant pour un patron pervers et violent, une partie qui fait la part belle au misérabilisme dans toute sa splendeur et qui n'a absolument rien à dire. La seconde, tournée avec un esthétisme radicalement différent de la première, s'intéresse à la relation sexuelle entre un homme d'affaire et un jeune garçon, est tout aussi vide de sens. Et le pire, c'est que la mise en scène ne comble absolument pas cette sensation d'inutilité, en infligeant au spectateur des plans-séquences de dix minutes sur un acte homosexuel, de la shaky-cam à vomir, et des plans plus gratuits tu meurs, dont notamment sur un homme marchant dans la rue qui ferait passer le jogging de Shame pour une scène d'action. Rien à sauver de ce film qui arrive sans peine à me dégoûter à jamais de ce réalisateur, et encore, je n'ai même pas vu ses courts-métrages scatophiles.

J'ai pas l'habitude de poster des liens d'autres critiques, mais ces deux là sur le cinéma de Kim Kyung-mook valent réellement le détour :eheh: :

Stateless Things
Courts-métrages

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mer 07 Nov 2012, 18:58

Bon j'ai pas tout lu (les 3/4, car c'est un peu trop long), il s'est bien fait plaisir le mec :eheh:
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